vendredi 10 août 2007

ASDHOM:le pouvoir persiste ds l'arbitraire et l'arrogance et signe


Bureau Exécutif de l’ASDHOM
Paris le 10 août 2007


Le pouvoir persiste dans l'arbitraire et l'arrogance. Et signe !



Quand les tribunaux d’appel durcissent les peines déjà injustes, les journaux sont saisis, les journalistes emprisonnés et poursuivis et que l’Armée enclenche une campagne d’épuration.
le Maroc des années de plomb, qu’on disait révolu, refait surface


Le tribunal d’appel de Ksar Kabir a condamné le 24 juillet 2007 les 5 manifestants du 1er mai à des peines plus sévères que celles prononcées en première instance.

Les condamnés, tous membres de la section locale de l’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH) : Thami Al Khayat, Youssef Rekkab, Ahmed Kâatib, Oussama Benmassoud et Rabai Rissouni ont été poursuivis pour des slogans scandés lors du défilé du 1er Mai et qui étaient jugés porter « atteinte aux valeurs sacrées ».

Le tribunal d’appel de Beni Mellal vient de condamner les manifestants solidaires des ces militants injustement emprisonnés à de lourdes peines. Mohamed BOUGRINE, militant des droits Humains, âgé de 72 ans, qui a déjà connu les geôles du régime sous le règne de Mohamed V et de Hassan II se voit infliger, en appel, une peine de 3 ans de prison ferme au lieu de la peine d’un an prononcée en première instance. Les 9 autres manifestants qui avaient été acquittés ou bénéficié d’un sursis, se sont vus condamnés à un an de prison ferme.

Le tribunal de Casablanca, poursuit les journalistes d’Al Watan : Abderrahim Ariri (en liberté provisoire) et Mustapha Hormat Allah (en détention préventive depuis le 17 juillet), persiste à vouloir leur faire payer chèrement le droit à l’exercice de leur métier. Ils sont poursuivis pour « recel de documents obtenus à l’aide d’une infraction », après la publication le 14 juillet par AL Watan Al An d’un dossier intitulé « les rapports secrets derrière l’état d’alerte au Maroc ».

D’ailleurs, les militaires accusés d’avoir transmis les documents incriminés viennent d’être condamnés lourdement par le Tribunal permanent de Forces armées royales, siégeant à Rabat. Les huit officiers dont trois colonels et un capitaine ont été poursuivis pour « divulgation du secret professionnel et atteinte à le sécurité extérieure de l’Etat ». Quatre officiers ont été condamnés à 5 ans d’emprisonnement ferme et deux autres à 6 mois d’emprisonnement.
Deux publications « Nichane » et « Tel Quel » n’ont pas été épargnées : elles ont été victimes de la censure des autorités. Le samedi 4 août, les numéros des deux publications ont été interdits à la vente suite à une décision arbitraire et illégale du premier Ministre, M. Driss Jettou.
Quels crimes auraient commis ces deux hebdomadaires ? Pour Nichane, il s'agirait d'un manquement au respect dû à l'Islam et au roi, pour « des expressions contraires à la morale » sur la sexualité en Islam, pour Telquel, il s'agirait uniquement de : « Non respect dû au Roi ».

Leur directeur Ahmed Réda Benchemsi comparaîtra le 24 août devant le tribunal de première instance de Casablanca.


L’ASDHOM est consternée.

Ø Elle espérait, comme tous les démocrates, que « plus jamais çà » allait marquer la soi-disant nouvelle ère ;

Ø voulait pouvoir croire que plus jamais des citoyens seraient poursuivis pour le simple fait de manifester pacifiquement ;


Ø s’attendait à la relaxation des manifestants injustement condamnés en première instance pour avoir usé de leurs droits élémentaires : de manifestation et d’expression.

Ø Comme celles et ceux qui aspirent à un véritable Etat de Droit, l’ASDHOM est attachée au respect de la liberté de presse et ne peut tolérer ces persécutions incessantes contre les défenseurs des droits humains, des journalistes et des publications.

Ø Elle condamne cette fuite en avant du pouvoir qui, par le biais de ses tribunaux, cherche à museler la liberté d’expression des citoyens.

Ø Elle s’associe à l’ensemble des forces démocratiques et défenseurs des droits humains pour exiger la libération de tous les prisonniers d’opinion et politiques qui croupissent dans les geôles du pays et le respect des instruments internationaux ratifiés par le Maroc.

Ø Appelle l’ensemble du mouvement démocratique, au niveau national et international, à se mobiliser pour dénoncer ces dérives d’un autre temps et pour exiger l’arrêt immédiat des atteintes à la liberté.


Le Maroc des années noires fait-il partie du passé ?



Le Bureau Exécutif de l’ASDHOM

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